Partie inférieure de la colonne ou du piédestal, sur laquelle repose le fût de la colonne ou le dé du piedestal, différent pour chaque ordre. Se dit généralement de tout membre d'arhcitecture qui sert d'appui à l'autre.
La base donne plus d’assiette aux constructions, les garantit contre l'humidité du sol, élève les supports et, suivant la façon dont elle est ornée, contribue à la décoration. Les formes et les proportions des bases, dans l’architecture de toutes les époques sont très variées.
Temple de Zeus Sosipolis, débuts du 2ème siècle avant JC
Pergamon, Berlin
La base primitive, simple dé carré sans moulures, se nomme plinthe. Lesanciens monuments de l’Egypte présen-tent des exemples de socles ou de tores qui forment empâtement.
Base dorique
Les Grecs ne donnaient point de base à l’ordre dorique : la colonne reposait directement sur le sol et même on peut dire que, d’une manière générale, les Romains n’en donnèrent point à cet ordre. Les règles établies aujourd'hui pour cet ordre et même pour les ordres divers sont toutes de convention, car on n'a pu encore fixer les principes qui ont donné naissance aux formes si variées que nous présentent, à cet égard, les monuments de l’antiquité.
Vitruvius n’indique que deux espèces de bases générales : l’atticurge et l’ionique. La première, dite aussi base attique. est considérée par la plupart des maîtres comme convenant le mieux au dorique ; elle est composée de deux tores séparés par une scotie comprise entre deux filets , le tore inférieur s'appuyant sur le sol. Nous devons faire remarquer, toutefois, que Vignole n'a pas employé cette base pour l'ordre dorique, comme nous le verrons ci-dessous.
Colonne Dorique
Dans les ordres adoptés par les modernes le piédestal dorique a une base composée de deux scoties, d’un talon renversé, d’une baguette cl d’un filet .
La base ionique, que les modernes ont mise en usage, d’après la description donnée par Vitruve, ne se rencontre pas dans les ordres ioniques de l’antiquité, où la base attique paraît avoir été seule employée. Les divisions indiquées par l'architecte romain sont les suivantes : un tore, une scotie comprise entre deux filets, deux astragales sem-blables, une seconde scotie pareille à la première, avec les mêmes filets, enfin une plinthe.
Nous ferons remarquer ici le contraste qui existe entre la grosseur du tore et la faiblesse du filet qui repose sur la plinthe. Le piédestal comprend, à sa base, un filet, une baguette, un talon renversé, un filet et un socle.
Base d'une colonne du sanctuaire de Jupiter Heliopolitanus, 2ème siècle après JC
Les Grecs donnèrent à l’ordre corinthien la base attique, comme on le voit au monument de Lysicrate, dont les colonnes possèdent une base de ce genre, mais sans plinthe . Il semble même qu’elle n’ait été remplacée par la base dite corinthienne que postérieurement à Vitruvius, puisque cet architecte ne fait pas mention de cette dernière.
La base corinthienne, telle que les modernes l’ont adoptée, est un composé de la base attique et de l’ionique. Elle a deux tores comme la base at tique, deux astragales et deux scolies commet l’ionique. Le demi-diamètre «le la colonne forme la hauteur de la base et le quart de cette hauteur fait celle de la plinthe. Notons ici que les scolies sont égales dans la base de l’ordre corinthien moderne, tandis que. chez les anciens, la scotie supérieure est plus petite que l’autre. La base du piédestal est formée d’une baguette, d’un talon renversé, d’un filet, d’un tore et d’un socle.
La base composite diffère de la base précédente par cela seulement qu'elle a un astragale de moins. On voit cependant des exemples de colonnes composites pourvues de la base attique, par exemple à l'arc de Vérone et aux thermes de Dioclétien. La base du piédestal comprend : une baguette, un talon renversé, un filet, un tore et un socle.
A ces diverses bases les Romains ont ajouté la base toscane. Vitruve lui attribue une hauteur égale à la moitié de son épaisseur, une plinthe circulaire, égale en hauteur à la moitié de son diamètre, un tore avec un congé ayant dans leur ensemble la hauteur de la plinthe. Les modernes ont assigné à cette base vert des colonnes pourvues de bases les éléments suivants : un tore, un lilet et une plinthe. La hauteur totale est de un demi-diamètre ou un module et se divise ainsi : six parties à la plinthe, cinq au tore et une au filet. Le piédestal est lui-même pourvu d’une hase, qui est formée d’une plinthe et d'un filet, le tout ayant une hauteur égale à six parties.
Les bases de la période romano-byzantine se distinguent très-nettement des bases romaines en ce qu’elles reçoivent le fût de la colonne, sans la transition représentée par le congé.