Dictionnaire d'Architecture
B

BAGNEUX ( Pierre de)

Pierre calcaire dure, qui s’exploite dans la plaine de Bagneux, près de Paris, et qui comprend du liais,du cliquart, de la roche .

 

BAGNIO

Terme italien voulant dire bain. Par la suite il devint en Turquie le nom utilisé pour les prisons où les otages et les esclaves étaient retenus. D'où le mot bagne en Français..

BAGUE

Moulure formant anneau autour d’une colonne, et qui a été employée particulièrement dans l’architecture des XIIème et XIIIème siècles. Les colonnes ne faisant d’abord pas partie des assises de la construction, on intercalait une assise en pierre dure, dont la queue entrait dans le massif des murs ou des piles.Quelquefois les bagues forment, dans. les colonnes isolées, une assise intermédiaire entre deux parties du fût . On a même exécuté des bagues en métal, pour maintenir les colonnes, à la cathédrale de Salisbury, par exemple. Ce sont des anneaux scellés dans les piles à l’aide de queue de carpe.

On les appelle aussi bandes de colonne. On dit, dans le même sens, Annelet, Armille, Bracelet.

Bague de fleuron : moulure saillante à la base d'un fleuron couronnant un pinacle ou un pignon

BAGUETTE

ARCHITECTURE. Petite moulure de forme cylindrique qui accompagne le plus souvent des membres d’architecture plus importants, tels que corniches, bandeaux, archivoltes, etc. La baguette est simple ou décorée d’ornements sculptés, tels que des feuilles de chêne ou de laurier, des rubans, des cordons, etc. Très-employée dans les constructions du moyen âge, cette moulure est un boudin de petit diamètre . Elle prend souvent place dans les nervures des voûtes,et dans les faisceaux de colonnes où elle .remplace les arêtes des pieds-droits dans les baies .

BAHUT

--1 Profil bombé d’une pierre formant le chaperon d’un mur, l’appui d’un parapet. L'assise elle- même prend le nom de bahut

-- 2 Mur bas qui porte une arcature , une grille, ou qui surélève un comble, ainsi qu'on le voit dans un grand nombre d’édifices du moyen Age. Ce dernier genre de bahut, qui sert à préserver les bois de l’humidité produite par les eaux pluviales coulant dans les chéneaux, est tantôt plein tantôt percé d’ouvertures de formes diverses, pour éclairer et aérer l’intérieur du comble . On ne fait porter ces bahuts que sur une partie de l’épaisseur des murs, pour laisser toute la largeur possible aux chéneaux .

 

BAJOUES

Terrassements, souvent revêtus de maçonnerie, faits sur. les bords d’un canal ou d’un bassin pour contenir les eaux.

 

BALCON

Saillie au-delà du nu d’un mur, portée sur des consoles, des colonnes ou des cariatides, et fermée par une balustrade . On distingue les grands et les petits balcons : les premiers embrassent plusieurs fenêtres ou sont même continus devant toute une façade ; les seconds occupent seulement la largeur de la baie. On a l’habitude d’encastrer, de toute l’épaisseur du mur, la pierre qui forme les grands balcons ; il est mieux de la faire porter directement sur ses appuis, . en ne l’encastrant que d’une faible partie, suffisante pour qu’il n’y ait pas, entre la pierre et le mur, un joint dans lequel l’eau s’infiltrerait .

Balcon de Juliette, Verone, Italie

 

BALEVRE

 

Quand une pierre, une pièce de charpente, de menuiserie ou de serrurerie ont été mal dressées, elles présentent, auprès de leurs joints d’assemblage, une petite saillie qu’on appelle balèvre, et qui s’abat lors du ragrément.

Dans un ouvrage coulé en plâtre ou fondu en bronze, on donne le nom de balèvre aux parties de la matière qui font saillie sur la surface de l’épreuve moulée et présentent des plans inégaux. Il ne faut pas confondre ici les balèvres avec les coulures produites par les joints du moule..

BALISTRARIA

Ouverture cruciforme dans le mur d'une forteresse

 

BALL-FLOWER

Bouton de fleur employé comme ornement dans les éd¬fices du style ogival anglais du xive siècle. Le ball-flower décore particulièrement les bandeaux, les corniches, etc

BALMES (Granit des).

Granit un peu talqueux, dur, provenant de la carrière des Balmes, commune de la Grave, arrondissement de Briançon. Cette pierre est de couleur gris foncé ou bleuâtre. Sa hauteur d’assise est de toutes dimensions.

BALTEUS

Mur qui séparait deux étages de gradins, dans un théâtre ou amphithéâtre romain. Ce mur était percé de portes (vomitoires) donnant sur une galerie couverte, voûtée en arcade et faisant le tour de la précinction ). C’est dans ce corridor obscur que les spectateurs circulaient, avant de pénétrer dans l’intérieur, pour gagner les places qui leur étaient assignées.

BALLUSTRADE

Suite de clôture à hauteur d’appui présentant l’aspect d’une cloison à claire-voie. L’usage des balustrades n’était pas connu des anciens ; on n'en voit aucun exemple dans les monuments de l’antiquité. Au moyen âge, les architectes firent usage de balustrades intérieures et de balustrades extérieures. Les premières furent d’abord de simples murs d’appui ; ensuite, elles furent composées de co lonnettes, de piliers avec arcatures à jour. Les secondes servaient de garde- fous aux chéneaux et aux galeries de circulation construites aux différents étages.

Dans les monuments du XIIème siècle, ces appuis sont formés de pierres posées et évidées ; les pleins sont souvente des trèfles, des quatre-feuilles, des triangles, des carrés posés sur la pointe.

Au XIVème XVème et XVIème siècles, on composa les balustrades de panneaux de pierre, percés d’un ajour et séparés au joint par un montant, le tout couronné d’un appui .

A partir du xv° siècle, les attributs, les chiffres, les armoiries, les lettres sculptées entrent dans la décoration de ces membres d’architecture.

BALUSTRE

Petite colonne en pierre ou en marbre qui forme une suite couronnée par une tablette ou par une barre d’appui. Il y a de nombreuses sortes de ballustres:

--Le balustre toscan, qui est le plus gros et le moins chargé de moulures;
--Le balustre corinthien, qui est le plus svelte et le plus décoré
--les balustres dorique, ionique et composite, dont les propor-tions et l’ornementation varient en raison des mêmes éléments dans ces divers ordres.

--la double poire simple, la double poire ornée, le balustre à ceinture, le le balustre en urne et , à retour, en vase, etc.

 

BANDE

Construction. -- On donne ce nom à tout membre plat, uni et plus long que large : telles sont les parties plates des architraves, des chambranles, des archivoltes, etc. ; le nom technique, dérivé du latin fascii, est fasces. Le nombre de bandes et leur disposi-tion dans les architraves varient suivant les différents ordres. Le plus souvent la plus grande bande est au-dessus de la plus petite ; les anciens nous ont, toutefois, laissé des monuments dans le¬quels cette disposition est renversée.

-- On nomme encore ainsi les assises de pierres de peu d’épaisseur, intercalées dans la construction de certains murs soit en briques .

-- Les bandeaux en briques qui remplacent quelquefois les chambranles à moulures au pourtour des baies de portes ou de croisées, prennent aussi le nom de bandes.

-- On appelle bandes de colonne des espèces de bossages unis, pointillés ou vermiculés, dont on orne parfois le fût des colonnes ou des pilastres. Ces bandes sont bordées d'un listel ou d’autres moulures et peuvent être enrichies d’ornements .

BANDEAU

-- Bande peu saillante, unie, moulurée ou ornementée, qui règne autour des édifices, soit pour marquer les divisions des étages, ou supporter la saillie des chambranles de fenêtres, soit pour rompre la monotonie des façades.

--Plate-bande unie, en saillie sur le nu d’un mur et formant chambranle à l’entour d’une porte, d’une croisée ou d’une arcade.

Dans l’architecture du moyen âge, le bandeau est une assise de pierre de peu de hauteur, qui indique surtout une division d’étage, le niveau d’un sol : c’est une arase. Il est généralement en pierre dure.

En marbrerie un bandeau est un petit renfoncement taillé entre deux moulures. PLUS --->

BANDELETTE

Petite moulure plate, ayant à peu près autant de saillie que de hauteur, et comprise entre le listel et la bande. Elle surmonte l’architrave dorique et sùppôrte les trigly phes de la frise

BAPTISTERE

du latin baptisterium « piscine », du grec βαπτίζειν . Bâtiment destiné à pratiquer le baptême chez les chrétiens.

Baptistry of St. John, Pisa, Italy.

BARBACANE

Ouverture étroite et longu pratiquée dans un mur de souainement, pour donner de l'air et faciliter l'écoulement de l'aau.

BARDEAU

Petites planches minces dont on couvre les maisons dans les pays où le bois est abondant. PLUS--->

 

BASE

Partie inférieure de la colonne ou du piédestal, sur laquelle repose le fût de la colonne ou le dé du piedestal, différent pour chaque ordre. Se dit généralement de tout membre d'arhcitecture qui sert d'appui à l'autre.

 

BASILQUE

Édifice couvert, généralement de forme rectangulaire, divisé en plusieurs nefs par des colonnes et qui était affecté chez les romains à divers usages publics, justice, commerce, banque ou simple promenade. - Édifice reprenant la forme basilique ancienne consacré au culte chrétien. Lieu de culte, qui a reçu du pape le droit d’être appelée ainsi car il s'y est passé un événement particulier ou parce qu'elle abrite le corps d’un saint ou une relique insigne, ou encore à titre purement honorifique.. [PLUS --->]

BAS-RELIEF

Ouvrage de sculpture en saillie sur un fond. On appelle demi-bosse lorsque les ornements sont en partie détachés du fond. On peut y représenter des morceaux d'histoire, des ornements, des fleurs, etc.

BASSIN

Espace creusé dans un jardin, ayant figure ovale ou ronde, carrée, à pans etc., revêtu de pierre, de pavés ou de plomb, bordés de gazon, de pierre ou marbre, reçoit l'eau d'un jet.

— à balustrade. Celui qui, moins élevé que le terrain f est entouré d’une balustrade de pierre, de marbre, de bronza ou .de fer.

— à rigoles. Celui dont les bordures de pierre ou de marbre, sont percées d’espace en espace, et jettent l’eau, autour d’une balustrade, en manière de cascade.

— de bains. Cavité régulière de différentes figures, avec gra¬dins, placée au milieu d’une -calle de bain. Chez les an¬ciens, servait à s'y baigner.

— de chaux. Enfoncement entouré de maçonnerie où de p lanches fortement assemblées. Sert à éteindre ou à couler e la chaux.

— de décharge. Placé dans la partie basse d’un jardin, reçoit toutes les eaux superflues, d’où on les conduit ensuite, par un canal, ou rigole, dans un ruisseau.

— de fontaine. I1 y en a de simples, posés à hauteur d’appui, et d’autres composés, élevés sur des gradins, disposés régulièrement, enrichis de moulures et ornements sculptés. Sert à orner une cour, une place publique, etc. de partage. Point central ou les eaux de plusieurs canaux se rejoignent, pour n’en former ensuite qu’un seul. On appelle point de partage l’endroit oh les écluses sont placées , pour distribuer à .chacun la part des eaux.

— en coquille. Celui qui a la forme d’une coquille : l’eau y étant abondante , tombe en nappe.

— figuré. Sa forme présente des côtes droits, des parties circulaires ou à pans.

BASTIDE

Nom donné à une maison de plaisance.

BASTILLE

Château fort où l’on enfermait les prison¬niers d’Etat. Démolie pendant la révolution.

BASTION

Amas de terre revêtu de mur , qui sert à couvrir la çourtine d’une forteresse. Se dit aussi d’un pa-villon d’angle d’un château recouvert d’une terrasse.

 

BATON,

Grosse moulure ronde, mise eu usage aux bases des colonnes. On le nomme aussi tore , tondin , boudin, bosel.

BATRACHITE

Qualité de pierre verte qui imite un œil.

BATTANTS

Principales pièces de bois, où les traverses des portes, volets, contrevents et croisées en menuiserie s’assemblent. On nomme aussi battants les feuilles ou vantaux des fermetures quelconques.

BATELLEMENT

Double rang de tuiles sur le bord d’un toit, d’où les eaux s’égouttent dans un chéneau.

BATTEMENT

Liteau de bois ou de fer qui recouvre le joint des vantaux d’une porte quelconque.

BAUGE

Composition faite de terre franche, mêlée et corroyée avec de la paille ou du foin, mise en usage pour des murs de bâtiments

BAVETTE

Bande de plomb blanchi, qui couvre le, de¬vant et les bords d’un chéneau.

BEC

Petit filet au bord d’un larmier , qui sert de canal et de mouchette pendante

BEFFROI

Tour ou pavillon où l’on a placé une clocher qui sert à sonner le tocsin en cas d’alarme ou de joie pu¬blique. Se dit aussi d’un assemblage de charpente isolé, qui supporte les cloches.

BENARDE

Serrure qui s’ouvre des deux côtés.

BERCEAU

Voûte en plein cintre, pour une cave, une écurie, une orangerie et autres lieux.

BETILE

Pierre dont les anciens faisaient des statues.

BILBOQUET

Morceau de pierre provenant d’une démolition ou de quelques blocs sciés.

BISEAU

Arête de pierre ou de bois, abattue ou chanfreinée en pan.

 

BOSSAGE

Pierre mise en place, dont les moulures ne sont point encore profilées ni sculptées ; se dit des bosses laissées à certaines pierres, au-dessous des coussinets d’un arc ou d’une voûte qui servent à supporter les cintres. On donne, encore ce nom aux bosses qu’on laisse aux tambours des colonnes qui sont de plusieurs pièces , pour faciliter la pose et conserver les arêtes de leurs joints , que les cordages pourraient émousser.

— a onglet Ses angles en joints sont chanfreinés, étant posé sur une autre assise formant un angle droit

— à cavet. Sa saillie est terminée par un cavet entre deux filets

— à chanfrein. Celui dont l’arête est rabattue, et laisse entre-deux un petit canal

— continu. Celui qui règne sur une façade et qui n’est interrompu que par des ornements et ouvertures des portes de fenêtres

— de refend. Parement des pierres qui excèdent les joints de lit, marqué par des enfoncements ou rainures carrées.

— à doucine. Son arête a la forme d’une doucine. en charpenterie. Petite bosse qu’on laisse à un poinçon , à un arbre de grue, d’engin, etc., pour arrêter les moises.

— en liaison. Représente des carreaux et boutisses, séparés par des joints figurés en hauteur, de même largeur et enfoncement.

— en pointe de diamant. Formé par quatre parements en glacis, qui se terminent en un point, lorsqu’il est de orme carrée, et à une arête quand il est allongé.

— mêlés. Ont différentes hauteurs, mêlés alternativement, représentent les bancs de haut et bas-appareil.

— quarderonné avec listel. Ressemble à un panneau en saillie, bordé d’un quart de rond, renfermé dans un listel.

— ravalé. Rentrant, au lieu d’être en saillie, est bordé d’un listel, séparé d’un autre bossage par un canal carré.

— rustique. Ses angles de joints sont arrondis et ses parements bruts ou piqués également à la grosse pointe.