Art de préparer, de poser et de combiner des pierres pour une construction, afin de la rendre solide et régulière à l’œil.
On désigne ainsi tout ouvrage composé de pierres naturelles ou artificielles reliées par du mortier, du plâtre, de la terre ou simplement posées à sec.
Cet art est très ancien; nous en avons une preuve dans les pyramides d'Égypte, les palais de Ninive et de Babylone, les trésors en forme conique de Mycènes et d’Orchomène : les Grecs ont excellé dans cet art, comme dans tout ce qu'ils ont fait: les Étrusques nous ont laissé des exemples de leur habileté. Les Romains ont eu de la maçonnerie médiocre, quand ils n’ont pas empilé d’immenses pierres les unes sur les autres.
Vitruve parle de six genres d.s maçonnerie i
--la maillée ou reticulatum, semblable à un réseau , comme à la maison de campagne d'été de Mécène, à Tivoli, aux ruines des temples d’Hercule , au même endroit, aux restes de la maison de campagne de Lucullus, à Frasoati et aux grands pans de murs de celle de Domitien, dans la villa Barbarini;
--l’irrégulière ou incertum,de petites pierres irrégulières ;
--le revinctum, deux parements de pierre taillée , liés par des crampons de fer et remplis au centre de ciment ou de cailloux de rivière pétris avec du mortier;
-- l’emplecton, composé de pierres brutes ;
--l'isododomum, bâti massif, avec pierres uon taillées, à cause de leur dureté, sans liaisons régulières et sans grandeur réglée ;
--le pseudisodonum, la même que la précédente, mais avec des assises de hauteur inégale.
La maçonnerie suivit la décadence du goût. Jusqu'à Charlemagne elle est encore dans les bonnes traditions :après lui elle devient très-mauvaise jusqu'au XIIème siècle, où elle subit une sorte de renaissance; au XIIIème siècle elle varie selon les localités et l'habileté des maçons et des architectes. Au xvème, elle devient on ne peut plus défectueuse, et pendant le siècle de la Renaissance elle s'améliore de nouveau pour arriver ainsi jusqu’aux temps classiques. La dureté proverbiale du ciment ou mortier romain n'est due qu'à l’âge et à la bonne qualité de la chaux employée.