Autel de Silvanus
Dans la description des rites des sacrifices romains l'autel est désigné par plusieurs mots différents: focus, foculus, mensa, ara et altaria. Focus était le lieu où avait lieu le sacrifice, à l'origine le sol même de la maison. Le terme focus était appliqué à la partie de l'altaria qui contenait le feu rituel, parfois une sorte de brasero posé sur l'autel.
Autel de Verminius. L'inscription dit: VERMINO A POSTUMIUS A.F.A.N. ALBI DUO VIR LEGE PLAETORIA
Servius nous apprend qu’on mettait une différence entre ara et altaria. L’altaria, nommé ainsi d'alta arae était pour les dieux célestes et supérieurs. Il était exhaussé et construit sur quelque édifice relevé. L’ara, destiné aux dieux terrestres, était posée à ras-terre. Pour les dieux infernaux, l’on faisait un trou dans la terre, et ces fosses s’appelaient serobiculi. D’autres veulent qu’ara signifie autel devant lequel on priait, et altare celui qui servit aux sacrifices.
Quoi qu’il soit de ces distinctions, il ne parait pas qu’elles aient été fort suivies des anciens auteurs : ils ont employé indistinctement l’un et l’autre de ces deux mots.
L'autel ci dessus a été retrouvé sur les bords du Tibre, prés du théatre d'Apollon. Sa décoration de feuilles et sur chaque face de boucrania est symbolique. Aux jours de fête, on couvrait les autels de feuilles d’arbres, donnant à chaque dieu les feuillet et les rameaux de son arbre favori, et qui lui était consacré. A l’autel de Jupiter, on met¬tait des feuilles de hêtre ; à celui d’Apollon, de lau¬rier; à celui de Minerve, d’obvier; à l’autel de Vénus , de myrte ; à celui d’Hercule, de peuplier ; à celui de Pan, des feuilles de pin. Ces feuilles, dont on ornait les autels, s’appelaient verbenœ. On les voit aussi employées sur beaucoup de bas-reliefs, de médailles et de pierres gravées.
Les premiers autels furent des pierres polies et carrées, sur lesquelles on plaçait les présents qu’on faisait aux dieux. Lorsque les sacrifices consistaient en libations, en parfums et en offrandes de ce genre, les autels ne devaient pas avoir une trop grande étendue : on en faisait même de portatifs ; mais quand les hommes crurent honorer la Divinité et se la rendre plus propice par effusion du sang, les autels devinrent plus considérables. On y adopta diverses formes relatives aux usages et à la nature des sacrifices où l’on égorgeait et brulait les victimes. De ce genre est le grand autel circulaire de la Villa Pamphili à Rome , un des plus grands et des plus beaux qui nous soient parvenus. On y remarque encore l’endroit où l’on mettait les charbons, et où l’on allumait le feu pour griller les victimes, ainsi que certaines rainures qui servaient à l’écoulement du sang.
Les autels romains étaient, en général, des piédestaux carrés couverts d’ornements et d'inscriptions. On en mettait dans les maisons pour honorer les dieux domestiques, dans les cirques, dans les théâtres. Les temples en renfermaient ordinairement trois : le premier, situé dans le sanctuaire, au pied de la statue du dieu, et sur lequel on brûlait l'encens et l’on déposait certaines offrandes ; le second, placé à la porte du temple ou sous le péristyle et souvent même en plein air, pour les holocaustes ; le troisième, appelé anclabris, et sur lequel on déposait les offrandes et vases sacrés : ce dernier était portatif. La décoration des autels rappelait leur destination ou les cérémonies qui avaient lieu les jours de fête. C'est ainsi que l’on y voyait des têtes de victimes, des patères, des vases et d’autres instruments de sacrifices, mêlés aux guirlandes de fleurs qui paraient les victimes, aux bandelettes cl autres accessoires de ce genre.
autel de neptune, du vent et de la tranquilité, Musée Capitolino, Rome
Quelques autels n’avaient pour décoration que les inscriptions qui en apprenaient la consécration, le nom de celui qui l’avait élevé, les motifs de cette dévotion, et la divinité qui en était l’objet. Mais les plus beaux et les plus riches sont ornés de bas-reliefs et de figures : tel est le bel autel trouvé à Ostie ,daté de 124 après JC. Sur ses faces sont représentés Mars courtisant Vénus, la naissance de Romulus et Rémus, et de nombreux décor floraux d'inspiration ionienne. (Museo Nazionale)
Roman sacrificial altars par Helen Cox Bowerman
Autel de Caius Manlius, Musée du Latran. Une scène de sacrifice est représentée sur la face avant. En dessous de la corniche figurent deux bucranes qui encadrent une guirlande de feuilles d'olivier. A la gauche de la scène sculptée on peut voir les deux victimes du sacrifice a demi-dénudées, tenant dans leur main la tête du taureau en attendant le coup fatal que se prépare à envoyer le popa figurant à l'extrême gauche de la scène. l'extrême guache de la scène.